La fontaine circulaire


(Voir aussi L'expérience de la fontaine tournante )

Lorsqu'on alimente une coupelle circulaire horizontale par un liquide suffisament visqueux (au moins 10 fois plus visqueux que l'eau) et mouillant (tension de surface 2 fois inférieure à celle de l'eau), il se créé différentes figures de ruissellement stables selon le débit d'alimentation.

A faible débit, il y a émission périodique de gouttes selon des sites régulièrement espacés sous la coupelle.

A haut débit, il se forme une 'cloche liquide' stable (Cf. photo). cloche

colonnes A débit intermédiaire, il se forme, sous les actions antagonistes de la gravité et de la tension de surface (instabilité de Rayleigh-Taylor), un réseau de colonnes liquides régulièrement espacées (Cf. photo).




Ces colonnes présentent une grande richesse de régimes dynamiques. Ceux ci peuvent apparaitre lorsqu'on perturbe le système, par exemple en déplaçant une aiguille sous le surplomb, de façon à entrainer une ou plusieurs colonnes par capilarité (provoquer des coalescences ou des nucleations) et initier ainsi une dérive de celles-ci.




Interface symétrique Interface à parité 
brisée

La dérive d'un groupe de colonnes est associé à une brisure de parité au niveau de l'interface (Cf. photo), un phénomène observable dans d'autres systèmes (imprimeur, solidification directionnelle, ...). Cette bifurcation est du type supercritique.



L'étude quantitative des différents régimes s'appuie sur des diagrammes spatio-temporels représentant le lieu géométrique des colonnes sur la coupelle (horizontal) en fonction du temps (vertical, de haut en bas). Les diagrammes ci-dessous montrent certains régimes obtenus dans des conditions différentes de débit/ viscosité/ nombre de colonnes : ils représentent successivement un régime oscillant, de dérive locale, de dérive globale et d'intermittence spatio-temporelle (chaos).

Colonnes oscillantes Dérive locale d'un paquet de 
colonnes Dérive globale du 
réseau de colonnes Intermittence spatio-temporelle
La fontaine présente l'avantage indéniable de former un réseau de colonnes avec des conditions aux limites périodiques , ce qui permet de fixer dans une certaine plage la longueur d'onde du régime de dérive globale. En outre, la facilité d'intervention de l'utilisateur (qui peut fixer aisément les conditions initiales) a rendu possible l'étude quantitative de ces régimes.
Il a ainsi été possible de modéliser la bifurcation secondaire du système, en prenant comme paramètre d'ordre l'asymétrie de l'arche entre deux colonnes directement liée à la vitesse de dérive. Les diverses mesures effectuées ont fait apparaitre dans les équations d'amplitude la longueur d'onde du système sous la forme du gradient de phase.


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